Veille C3D - Janvier 2023

Veille mensuelle réservée aux membres du C3D.

Dernière modification : le 13 février 2023 à 15:20

Quelles tendances pour l’entreprise en 2023 ?

 

 

L’année 2023 ne fait que commencer, pourtant de grands enjeux semblent déjà émerger. Climat, sobriété, biodiversité, énergie… Pour les entreprises, il s’agira de puiser dans le triptyque former, agir, communiquer pour relever les nombreux défis qui les attendent, mais pas n’importe comment : de façon responsable, sobre, et en étant tourné vers l’impact positif et le bien commun. 

Répondre aux enjeux sociaux et environnementaux et faire face aux exigences de la transition écologique et sociale, implique d’être formé. Du collaborateur au dirigeant, comprendre le monde qui nous entoure et ses mécanismes est indispensable à la transformation durable de l’entreprise. D’autant que de plus en plus de collaborateurs se positionnent en faveur de la formation aux enjeux RSE, climatiques… Et former permet d’engager, de fidéliser, d’engranger une dynamique positive dans l’entreprise.

Heureusement, l’offre suit cette demande et nombreux sont les outils de formation qui se développent dans ce sens : entre fresques, e-learning, MOOC ou encore ateliers d’intelligence collective. Certaines entreprises ont à ce titre lancé leur propre centre de formation

Après la formation vient le temps de l’action. Alors agir, oui, mais en prenant bien en compte les enjeux énergétiques, sociaux, environnementaux, etc. Ainsi, si la notion de sobriété s’est vue largement abordée en 2022, elle fera cette année encore partie des grandes tendances. C’est toute la stratégie de l’entreprise, sa façon de produire, d’exister, qui doit être repensée au prisme de la sobriété afin de moins consommer, réduire les gaspillages, en bref produire moins mais mieux

C’est également à l’entreprise de redonner à la nature une place centrale dans sa manière de produire et de consommer. C’est ainsi que la biodiversité doit s’inviter dans la prise de décision, alors que les préoccupations autour de ces sujets montent chez les consommateurs, les collaborateurs, et beaucoup d’autres parties prenantes. Dans tous les cas, les entreprises dépendent de ces écosystèmes

Enfin, après l’action, place à la communication. Le nombre de créations publicitaires abordant les questions sociales et environnementales a d’ailleurs presque triplé entre 2016 et 2022. Que ce soit pour informer, pour sensibiliser ou encore pour inspirer, communiquer sur son entreprise et ses actions doit être réalisé de manière responsable. Cela implique certaines règles autour des allégations trompeuses, sur la notion de “neutralité carbone” par exemple, ou sur l’impact environnemental. 

 

Accompagner les collaborateurs

 

 

Si les entreprises font face à des défis forts en cette rentrée, leurs collaborateurs n’en sont pas non plus épargnés. Crise économique, crise sanitaire, crise écologique, crise sociale, les sources d’anxiété voire de démotivation ne manquent pas. Les collaborateurs tendent à manquer de repères, d’autant que les formats de travail évoluent rapidement, entre télétravail, présentiel, modèle hybride… Les entreprises doivent prendre en compte la santé mentale de leurs collaborateurs, qu’elles s’engagent sur ce terrain. Et plusieurs marques ont déjà investi ce sujet, notamment par le biais du digital. 

De plus en plus sensibilisés, les collaborateurs ressentent parfois une forte dissonance cognitive entre leurs convictions et leur mission, les activités de leur entreprise.  Dans ce contexte, la vague de démission qu’ont connu les entreprises ces derniers mois risque de durer, s’accompagnant également d’un phénomène de “quiet quitting”, qui concernerait ainsi 37 % des Français. Ces constats nous placent devant la nécessité de réinventer les façons de travailler, de mieux structurer le format de travail hybride mais également de penser l’entreprise engagée de demain. Pour pallier ces démissions, il est important de montrer aux collaborateurs que leur entreprise agit en cohérence avec leurs convictions et de façon plus générale avec le mouvement de transition qui monte dans la société. 

Les directions RSE, mais aussi RH, ont ici un rôle essentiel. À elles de lancer un mouvement replaçant au cœur du travail ce sens tant recherché par les collaborateurs, replaçant l’humain au cœur de la marque employeur. Car il est indispensable aujourd’hui de faire de l’engagement des salariés le moteur de l’entreprise

 

Reporting extra-financier : 2023 sera une année clé

 

 

Les entreprises françaises sortent du lot et représentent les bonnes élèves dans le monde en matière de reporting RSE. En effet, 95% des grandes entreprises françaises s’impliquent dans un reporting de développement durable et ESG. Un reporting de plus en plus fiable, car souvent confié à des tiers, mais aussi de plus en large car il regroupe un grand nombre de sujets, notamment les risques de gouvernance. 

Poussées par la réglementation européenne, les entreprises avancent pas à pas et doivent s’adapter rapidement afin de se maintenir à jour. Cette première année d’application de la taxonomie verte européenne a permis à certaines entreprises de se lancer, mais aussi d’identifier les limites de cet exercice, notamment dans son interprétation en fonction du type de secteur. On reproche par exemple globalement le manque de prise en compte des risques physiques ou encore le manque de prise en compte de la biodiversité.

2023 marquera ainsi surtout l’aboutissement du processus de structuration des nouvelles normes et réglementations, ses grands principes sont en effet en train d’être définis. L’objectif de l’ensemble de ces réglementations dans tous les cas : que la RSE devienne une science de la donnée et une industrie de la vérification

2023 représentera ainsi pour les directions RSE une année de chamboulement ou au moins de mise à niveau sur les sujets de reporting car les premières échéances arriveront vite. Certaines entreprises ont d’ailleurs dans ce sens déjà mis au point leurs propres outils d’analyse et de comptabilité afin de gagner en précision