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Bilan mitigé pour la COP15 biodiversité

Rédigé par La rédaction du C3D, le 19 décembre 2022

Alors qu’elle a été quasiment absente des médias, évincée par la coupe du monde, la COP15 a surpris en adoptant finalement un accord afin de lutter contre l’effondrement du vivant. Quels sont ses objectifs ? Quelles sont ses limites ? Zoom sur une COP15 mitigée. 

Un accord historique pour la biodiversité

Qualifié par certains d’historique, l’accord adopté par plus de 190 États lors de la COP15 biodiversité à Montréal fait suite à quatre ans de discussions. Entre report et délocalisation, cette COP a tardé à voir le jour mais était fortement attendue dans un contexte d’urgence écologique. Chaque année le bilan s’alourdit : plus de 40 % des espèces d’amphibiens, 33 % des récifs coralliens et plus de 30 % des mammifères marins sont aujourd’hui menacés. 

L’objectif de cet accord : faire la paix avec la nature. Pour cela, plusieurs pistes qui mêlent protection, réhabilitation et convergence des luttes sont abordées. L’objectif 30 x 30, pour commencer, a beaucoup fait parler de lui. Il s’agit de protéger 30 % des espaces terrestres et 30 % des mers d’ici 2030. De la même façon, les États signataires devront restaurer et réhabiliter 30% des espaces dégradés. Un objectif plus ambitieux que les COP précédentes. L’accord prévoit également la réduction des substances nocives de 50 % car l’effondrement de la biodiversité est en partie dû à leur utilisation. 

Les limites de l’Accord Kunming-Montreal de la COP15 biodiversité

Les objectifs qui ont été fixés dans cet accord s’avèrent encore aujourd’hui inférieurs à ce qui semble nécessaire pour enrayer la crise de la biodiversité. Les scientifiques recommandent par exemple de mettre sous protection au moins 50 % des espaces. 

De plus, les critères de succès et le cadre de fonctionnement de ces objectifs restent particulièrement flous. Il n’y a pas de précisions autour du degré de protection attendu. Les États signataires disposent ainsi d’une grande liberté sur la façon dont ils souhaitent remplir ces objectifs, sur les politiques à mettre en place. 

COP15 biodiversité : quel impact sur les entreprises ?

Les entreprises prennent de plus en plus conscience de leur impact conséquent sur la biodiversité mais aussi de leur rôle indispensable dans sa protection, leur pérennité s’avère pour la plupart en jeu. C’est pour cela que l’accord concerne également les entreprises. 

Il s’agit ainsi de les encourager et de mettre à leur disposition des moyens et outils de “mesurer, évaluer et rendre publics leurs liens, risques et impacts sur la biodiversité”. L’enjeu se trouve également dans la communication autour de ces données et l’accompagnement des consommateurs vers une consommation plus responsable. 

L’empreinte biodiversité des entreprises permettant aux entreprises de rendre compte de leur impact sur les écosystèmes pourrait à ce titre se développer rapidement. 

Cette COP15 biodiversité s’est déroulée dans un contexte économique, social, politique et sanitaire complexe et a permis d’aboutir à un accord plutôt ambitieux que l’on n’osait plus attendre. Cependant, il en revient une nouvelle fois à la responsabilité de chaque État dans la mesure où, pour satisfaire le plus grand nombre, l’accord ne constitue pas un texte suffisamment contraignant.