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Portrait d’un nouveau membre C3D : Régis Castagné, Managing Director chez Equinix

Rédigé par La rédaction du C3D, le 11 avril 2023

Portrait de Régis Castagné, Managing Director chez Equinix, et nouveau membre C3D

Quelques mots sur votre parcours ?

J’ai un ADN clairement commercial, et j’ai rapidement rejoint des fonctions de Direction Générale.

Mon parcours s’est fait en deux temps, tout d’abord dans la finance de marché, notamment chez Standard and Poor’s. Puis j’ai rejoint les telecom et l’infogérance, tout d’abord chez British Telecom, où j’ai découvert le monde des infrastructures.

Mon aventure dans les datacenters a commencé il y a 8 ans. 

Ce qui me motive le plus dans toutes mes missions, c’est le côté humain, la gestion des complexités, riches et porteuses de valeurs.

 

Votre rôle et vos missions quotidiennes dans votre entreprise ?

Je suis la personne la plus “senior” dans notre organisation française, j’y tiens un double rôle. D’une part, superviser l’activité France tout en garantissant l’interface avec l’organisation globale, notre siège étant en Californie. D’autre part, je fais le lien avec les pouvoirs publics, nos partenaires et nos clients. Je suis également le garant des valeurs de l’entreprise …. et le champion de la RSE !

C’est donc très complet et varié, j’ai la chance d’être peu dans l’opérationnel, je fais confiance à mes équipes, je suis le garant de la cohérence des équipes et de la stratégie long terme.

 

Qu’est-ce qui a provoqué votre déclic climatique / RSE ?

La gouvernance de l’entreprise est un moteur naturel, notamment pour le social, le sociétal et la QVT. Je me réalise pleinement dans les relations humaines, le bien-être au travail est un de mes chevaux de bataille. Peut-être qu’être scout dans ma jeunesse m’a donné cette appétence, être au service des autres et privilégier des relations humaines épanouissantes !

Concernant le développement durable, le déclic fut plus récent, lors de mon entrée chez Equinix. Auparavant, les entreprises où j’ai exercé n’étaient pas engagées. Mais chez Equinix, l’influence Californienne joue certainement, tout comme les moyens dont nous disposons, mais avant tout, la bonne gestion de l’énergie est très impactante dans notre métier, il donc dans notre ADN de l’optimiser! Quand l’écologie rencontre l’économie, nous sommes dans un cercle vertueux quasi-naturel.

Mes enfants ont aussi été un grand moteur dans ma prise de conscience. Via l’éducation qu’ils reçoivent eux-même à l’école, et leurs “remontrances”, ils m’ont fait progresser !

 

Le défis ou engagement qui a été le plus difficile à mettre en place ?

La gouvernance dans notre société est très cadrée, avec une gestion basée sur des processus solides, il n’y a donc pas de souci de ce côté là. 

L’engagement sociétal est également assez naturel chez nos collaborateurs, et Equinix met en place de nombreux programmes pour le favoriser. Nous proposons par exemple du mécénat de compétences, les dons aux associations effectués par nos collaborateurs sont doublés par l’entreprise, etc …

Le challenge auquel je fais face est plutôt sur l’aspect environnemental: il faut constamment embarquer en interne, chaque collaborateur doit se sentir investi dans sa responsabilité. L’exemplarité de la part des managers est donc clé, ils doivent être les premiers impliqués dans nos objectifs environnementaux. 

L’éducation aux problématiques environnementales est également critique. C’est pour cela que nous avons déployé la Fresque du climat en interne. Huit de nos collaborateurs sont formateurs et animent ces workshops, nous en sommes déjà à ⅔ des effectifs formés! 

 

La solution ou la personnalité qui vous inspire le plus ? 

Tout simplement ceux que je côtoie au quotidien, nos collaborateurs, ils sont pleins d’idées et porteurs d’innovation. 

 

Si vous ne deviez retenir qu’une seule bonne pratique pour illustrer votre engagement, ce serait laquelle ?

Ce serait la notion d’exemplarité : nous sommes tous regardés, en interne comme en externe, par nos partenaires, nos clients, nos salariés. Il faut créer une dynamique de bons gestes, de bons réflexes, de projets vertueux, de sobriété.

La communication est très importante, nous incluons par exemple les priorités environnementales à chacune de nos communications internes. Il nous faut acculturer tout le monde, mettre le développement durable en prérequis à nos actions.

 

Si vous deviez inciter un dirigeant d’entreprise à être plus ambitieux sur sa stratégie RSE, que lui diriez-vous ?

Je mettrais ma casquette commerciale ! Je l’écouterais pour comprendre ce qui le motive en premier lieu, et j’adapterais mon discours en fonction. 

On peut démontrer le risque de perte de marchés et de clients; parler taxonomie; de marque employeur; de motivation des collaborateurs; de ratings financier; etc …. si la RSE n’est pas prise au sérieux. 

Mais idéalement, je lui demanderai simplement d’écouter son cœur, d’observer son environnement et particulièrement la nature qui l’entoure, et de se rendre compte de l’imminence du danger.  Il n’est pas optionnel de s’engager, et d’embarquer avec soi le maximum de gens dans ce combat !