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Entreprises et labels RSE : état des lieux grâce à l’étude Goodwill

Rédigé par La rédaction du C3D, le 23 mars 2020

À l’heure du confinement et du ralentissement de l’activité économique, il est temps pour certaines entreprises d’amorcer une réflexion sur leur existence et leur devoir moral et éthique en tant qu’acteur économique. Ce temps permet d’ailleurs à certaines de se renseigner sur les possibilités de labellisation RSE afin d’apporter de la crédibilité et de la légitimité à leurs actions déjà engagées. Il est cependant aisé de se perdre dans la multitude de labels RSE existant actuellement, facteur de découragement pour beaucoup. Afin de s’y retrouver, le cabinet de conseil Goodwill management, membre du C3D, a dévoilé en ce début d’année une étude intitulée “Entreprises labellisées RSE : Qui sont-elles ?”. Elle dresse notamment un état des lieux des labels, liste leurs avantages et fournit une typologie des entreprises labellisées. Que pouvons-nous retenir de cette étude ? 

Pourquoi choisir de se labelliser RSE ?

Les entreprises disposant d’ores-et-déjà d’un service RSE établi et de pratiques spécifiques liées au développement durable peuvent envisager une labellisation RSE dans la continuité de leur engagement. De façon générale, la labellisation RSE permet de structurer sa démarche RSE afin de mieux la valoriser. 

L’étude Goodwill management dévoile ainsi les avantages offerts par un label RSE avancés par des entreprises labellisées. Ces dernières révèlent avoir choisi de se labelliser afin d’être accompagnées lors de la mise en place et l’évolution de leur stratégie RSE. La labellisation permet également de développer l’appartenance à une communauté aux valeurs similaires. Enfin, cela permet de valoriser la démarche RSE auprès des parties prenantes grâce à un label crédibilisant les actions. 

L’Étude a également mis en avant une relation entre la labellisation RSE et le taux de croissance des entreprises. Actuellement, le taux de croissance du chiffre d’affaire des entreprises françaises (- de 250 salariés) tourne autour de 1,6 %. Avec la labellisation, le cabinet de conseil estime que ce taux peut varier et atteindre entre 5 % et 14 % selon le type de label. 

Quel label RSE pour quelle entreprise ? 

De nombreux labels RSE existent aujourd’hui. Il est nécessaire de connaître leurs spécificités et origines afin de choisir le label le plus pertinent. Le cabinet de conseil Goodwill les a classé en trois catégories dans le cadre de son étude : les labels généralistes comme B Corp ou Lucie, les labels sectoriels comme Print Ethic ou ISR, et les labels thématiques comme Achats Responsables ou Envol. Ce classement apporte un premier éclaircissement sur la nature de ces nombreux labels afin de faire le bon choix. 

Attention, ces labels peuvent être complémentaires puisqu’il peut être utile de viser à la fois un label dans le secteur de l’entreprise, mais aussi un label plus généraliste afin de se démarquer des autres entreprises sur une base similaire et un cadre pouvant s’appliquer à toutes. 

La différence entre les labels tient dans plusieurs éléments. La cible visée constitue un premier facteur de différenciation pour choisir. Également indispensable, la méthode d’obtention du label varie en fonction de l’évaluation en ligne, l’audit de terrain, l’audit de suivi… et doit être prise en compte dans le choix du label.

Zoom sur trois labels RSE généralistes

Un label RSE peut être sélectionné en fonction du type d’entreprise dont il est question. Le label Engagé RSE, qui attire principalement des industries, s’adresse surtout à des grandes entreprises établies, possédant un chiffre d’affaires élevé. Il s’agit d’un label qui a tendance à rassurer les dirigeants expérimentés.

Le label Lucie s’adresse à un autre type d’entreprise, à savoir des PME régionales en développement et réunissant le plus de femmes dirigeantes. 83 % des entreprises labellisées possèdent ce label, qui réunissait 150 entreprises en 2019, sont des PME et micro-entreprises.

Enfin, le label B Corp, réunissant de jeunes dirigeants, s’adresse aux entreprises à forte croissance et attire généralement les entreprises de services. 94 % des entreprises labellisées B Corp, qui réunissait 70 entreprises en 2019, sont des PME et micro-entreprises.

Si elle peut apporter plusieurs avantages, la labellisation reste encore une prise de position inatteignable pour certaines entreprises qui ne parviennent pas à s’y retrouver parmi les labels. D’après l’étude, seulement 2 % des entreprises françaises sont labellisées ou publient des informations RSE actuellement. Un chiffre faible qui peut justement s’expliquer par la complexité de la procédure et le vaste choix de labels. Le cabinet de conseil Goodwill estime que ce pourcentage serait en hausse si des critères communs étaient définis pour les labels afin qu’ils soient reconnus par l’État.