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Comment les dirigeants perçoivent-ils la RSE ?

Rédigé par La rédaction du C3D, le 21 avril 2021

Face à la crise sanitaire et ses conséquences, les entreprises ont dû s’adapter. Les plus investies dans une stratégie RSE efficace sont celles qui ont su le mieux gérer le contexte difficile de ces derniers mois. Celles qui n’avaient pas encore pris ce virage sont aujourd’hui bien plus convaincues de l’importance et de l’urgence de s’engager. Et pour cause, les attentes sociétales évoluent plus rapidement avec la pandémie et l’entreprise qui était autrefois perçue comme source de tous les maux constitue aujourd’hui une solution. 

L’entreprise, qu’elle s’engage ou non, devra dans tous les cas rendre des comptes. C’est dans ce contexte que doit évoluer le dirigeant d’aujourd’hui, particulièrement attendu sur les enjeux sociaux et environnementaux. Mais comment perçoit-il la RSE au sein de sa propre structure ? Se considère-t-il comme étant engagé ? Quelles sont les limites de cet engagement ? 

Dans son baromètre « La RSE vue par les dirigeant.e.s d’entreprise », Ekodev apporte des éléments de réponse grâce aux témoignages de dirigeants et responsables RSE de près d’une centaine d’entreprises de diverses tailles. Zoom sur les résultats de cette étude permettant de dévoiler la façon dont les dirigeants perçoivent la RSE. 

Stratégie RSE : où en sont les entreprises ?

Si l’on entend beaucoup parler de RSE ces dernières années et d’autant plus ces derniers mois, cela ne signifie pas pour autant que toutes les entreprises se sont d’ores-et-déjà engagées dans cette voie. Parmi l’ensemble des entreprises interrogées, 56 % des organisations ne disposent actuellement pas d’un responsable RSE à temps plein. Cela peut notamment expliquer le fait que ces entreprises soient nombreuses à faire appel à des cabinets de conseil et experts afin de les guider malgré l’absence de responsable RSE. Pour celles qui en disposent, il s’agit pour ⅓ d’entre elles d’une création de poste datant d’il y a moins de deux ans. 

Le sujet, relativement récent pour beaucoup des entreprises interrogées, constitue malgré tout un enjeu important et est reconnu comme tel. 27 % des  membres de la direction qui ont répondu à l’étude estiment que la RSE constitue un levier de performance et 41 % la voit comme un enjeu significatif. Seulement 2 % d’entre eux perçoivent cet engagement comme un coût supplémentaire pour l’entreprise. 

Dans tous les cas, il semblerait que les enjeux de la RSE soient bien pris en compte par les entreprises interrogées puisque 78 % d’entre elles estiment s’être emparées de ce sujet au travers d’une stratégie RSE. Pour 25 % de ces entreprises, la stratégie RSE est intégrée au business modèle. Globalement, les stratégies RSE des entreprises interrogées reposent sur les sujets d’environnement et de ressources humaines. 

Les attentes des dirigeants vis-à-vis de la RSE

La RSE, si elle semble aujourd’hui être connue de pratiquement tous les dirigeants d’entreprises, ne rentre pas forcément dans l’élaboration d’une stratégie spécifique. Pourtant, les entreprises interrogées semblent avoir conscience des bénéfices que peut apporter ce type d’engagement. 

Parmi ces bénéfices, les entreprises répondantes identifient principalement des avantages à destination des salariés et des clients. Dans l’étude, 73 % des répondants estiment ainsi que la RSE permet de motiver les salariés, et presque autant d’entreprises y voient un intérêt pour répondre aux attentes des consommateurs. Viennent par la suite les bénéfices liés à la préservation de l’environnement puis la différenciation par rapport à la concurrence et l’amélioration de la performance économique. Le dernier bénéfice relevé par 35 % des entreprises interrogées repose sur l’affirmation que l’entreprise ne peut plus se définir comme un simple partage des bénéfices entre associés. 

D’autres catégories de bénéfices ont également été identifiées au cours de cette étude Ekodev. Il s’agit de la pérennité de l’entreprise, de son image, de la question du sens ainsi que de l’innovation, permettant ainsi de mieux comprendre les raisons pour lesquelles les dirigeants s’engagent, ou non. 

Des dirigeants peu formés aux enjeux de la RSE

Si les dirigeants ont conscience des avantages liés à la mise en place d’une stratégie RSE, de potentiels freins à cet engagement peuvent tout de même intervenir. C’est par exemple le cas d’un manque de temps, d’un manque de budget, d’un manque d’intérêt ou encore d’un manque de formation. 

Dans les faits, 94 % des répondants de l’étude Ekodev estiment avoir une “bonne connaissance des enjeux du développement durable dans leur secteur d’activité”. D’ailleurs, aujourd’hui, “moins de 8 % des dirigeants estiment manquer de connaissances”. Pourtant, les membres de la direction interrogés ne semblent pas ou peu posséder des connaissances sur les éléments de cadrage de la RSE existants tels que les ODD ou encore l’ISO 26 000. En effet, 61 % des responsables RSE interrogés indiquent maîtriser cette dernière contre seulement 20 % des dirigeants. L’étude a cependant révélé un intérêt certain pour le développement durable dans la mesure où 79 % des dirigeants ou membres du COMEX se disent engagés sur ces sujets. 

Dans tous les cas, il semble nécessaire, et même urgent, de former l’ensemble des dirigeants aux enjeux de développement durable puisque les entreprises peuvent constituer des leviers de transformation puissants de nos modèles. 

À travers le baromètre « La RSE vue par les dirigeant.e.s d’entreprise », Ekodev dévoile une bonne connaissance des bénéfices de la RSE au sein des entreprises. La prise en compte des enjeux de la RSE, si elle n’aboutit pas toujours à la constitution d’un service spécifique chez toutes les entreprises interrogées, semble être sur la bonne voie puisque qu’un dirigeant sur deux affirme que la RSE prendra une place beaucoup plus importante dans les 3 à 5 ans.