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Blue Monday : quels leviers l’entreprise peut-elle activer pour gérer la baisse de moral des collaborateurs ?

Rédigé par La rédaction du C3D, le 18 janvier 2021

Le 3ème lundi du mois de janvier est désigné comme étant le jour le plus déprimant de l’année. Si le Blue Monday ne repose en rien sur une quelconque étude scientifique mais plutôt sur une formule élaborée à des fins marketing, il permet tout de même de rappeler l’importance de s’assurer de la bonne santé mentale des salariés. Selon une enquête d’opinion par OpinionWay pour le cabinet Empreinte Humaine, il semblerait que la pression psychologique ressentie de façon générale par les salariés ait augmenté de 30 %. Ces derniers subissent la crise sanitaire et économique de manière plus ou moins intense et nécessitent à ce titre une attention particulière. En mettant l’accent sur les préoccupations sociales de l’entreprise, la mise en place d’une stratégie RSE efficace constitue un moyen de renforcer la stratégie liée au bien-être des salariés. 

Moral des collaborateurs : en quoi le contexte actuel influence-t-il leur état psychologique ?

La pression psychologique ressentie par les salariés est telle, depuis le premier confinement, que plus d’un tiers d’entre eux craignent de ne pas pouvoir y faire face. Selon l’enquête d’OpinionWay, 5 % des salariés français seraient atteints de burn out sévère. De la même façon, près d’un salarié sur deux n’apprécie plus son travail et déclare être moins fier de travailler pour son entreprise. La situation ne s’améliore pas puisque les chiffres enregistrés durant le deuxième confinement étaient d’autant plus inquiétants. 

Mais pourquoi la crise sanitaire impacte-t-elle à ce point le moral et la motivation des collaborateurs ? Il semblerait tout d’abord que le facteur économique joue un rôle important. Dans un contexte de crise, les managers sont poussés à renforcer la pression sur les collaborateurs, subissant eux-mêmes la pression de la direction et des actionnaires. Cela contribue à l’installation d’un climat de tensions au sein de l’entreprise.

Également décisive, la mise en place d’un télétravail quasi constant, si elle a ses avantages, peut provoquer une perte de repères pour le collaborateur, d’autant plus lorsqu’elle a été soudaine et peu préparée. Ce nouveau cadre de travail implique pourtant la prise en compte de nouveaux facteurs. La réduction de la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle est notamment courante dans ce contexte et appelle à la mise en place de règles spécifiques, d’un management adapté. 

Enfin, qui dit perte de moral dit perte de motivation, entraînant souvent une diminution de la qualité du travail. Selon une enquête réalisée par l’Insee, le chiffre d’affaires des entreprises, tous secteurs confondus, aurait chuté d’environ 18,2 % en avril dernier. Le bien-être des salariés s’avère donc indispensable dans la mise en place d’une activité pérenne.

Comment motiver les collaborateurs ? Le concept de stroke

Le terme de stroke a été défini par Eric Berne dans ses travaux de recherche sur l’analyse transactionnelle. Il s’agit d’un signe de reconnaissance, telle une “caresse” ou un “coup de pied” visant à stimuler le collaborateur. Les strokes permettent d’optimiser la relation entre le salarié et son manager, ou son directeur, et maintiennent un lien qu’il est parfois difficile de faire vivre en télétravail. 

La valorisation du travail du collaborateur constitue par exemple un stroke. Cet acte est important puisqu’il permet de maintenir un certain niveau de confiance dans la relation. Le contexte sanitaire et économique que nous connaissons, confinement ou non, engendre un sentiment de perte de contrôle et d’incertitude auquel le manager doit palier. Se montrer à l’écoute, empathique, s’intéresser à la santé, aux contraintes individuelles, etc. du collaborateur sont autant de possibilités lui offrant un sentiment de sécurité. 

La mise en place d’un dialogue est indispensable dans la mise en place de ce contexte de travail qui sera amené à durer. Il s’agira ainsi d’adapter le management, de mettre en place de nouvelles routines, de contractualiser les priorités de manière collective et surtout d’inventer de nouvelles solutions ensemble. L’implication du collaborateur dans la réflexion globale et la prise de décision joue beaucoup sur son bien-être au travail. 

Des outils à disposition des entreprises

D’autres possibilités, externes aux entreprises, sont disponibles afin de s’assurer du bon moral de ses collaborateurs. La start-up Jubiwee permet par exemple aux managers de mesurer l’engagement des employés afin de détecter des signes de démotivation et de démission. De nombreux employeurs ont utilisé l’outil durant les confinements. 

De la même façon, en intégrant l’intelligence artificielle dans leurs outils quotidiens, les managers et équipes RH peuvent réaliser des analyses précises des sentiments et des comportements des collaborateurs. L’analyse de plusieurs critères, du ton de la voix jusqu’à l’heure à laquelle ils commencent à travailler le matin, permettent de détecter la détresse d’un salarié. 

Pour remonter le moral de ses collaborateurs, il est par exemple possible de faire intervenir un conférencier, qu’il soit un sportif de haut niveau, un alpiniste, un athlète handisport, un entrepreneur au parcours inspirant, un astronaute, etc. afin de délivrer un discours inspirant, à distance. La mise à disposition de séances de sophrologie, possibles à distance également, permet aux entreprises d’assurer une meilleure prise en charge du stress et de la pression ressentis par leurs collaborateurs. 

La motivation des collaborateurs, ainsi que la qualité de leur travail, résulte en grande partie de leur état psychologique et de la façon dont ils perçoivent leur environnement de travail. Depuis mars dernier, le télétravail est devenu la norme pour de nombreuses entreprises. Ce cadre de travail implique une réorganisation totale. Les entreprises ont tout intérêt à s’y intéresser pleinement et à préparer une meilleure prise en compte du moral de leurs collaborateurs à distance puisque 71 % des salariés qui n’avaient jamais travaillé à domicile avant la crise sanitaire aimeraient travailler à distance au moins un jour par semaine à l’avenir.