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Le bien être salarié face à la Covid 19 : 5 questions à Claire Schwartz, Responsable RSE chez Châteauform’

Rédigé par La rédaction du C3D, le 20 janvier 2022

La gestion du bien-être des salariés est souvent partie intégrante de la culture RSE d’une entreprise. Cette culture est maintenant confrontée à la crise de la Covid-19, qui a bouleversé les codes sociaux, l’organisation du travail et l’aménagement du temps et des bureaux. 

Que faire quand on est une entreprise pour prendre en compte et améliorer le bien-être des salariés dans la situation actuelle ? Claire Schwartz, responsable RSE chez Chateauform’ et membre du C3D, nous éclaire sur les stratégies de prise en compte du bien-être salarié et d’adaptation face à une crise sur le long terme.

 

Le bien-être salarié est une partie importante de votre stratégie RSE. Face à la crise de la Covid 19, comment Chateauform’ s’est-il adapté afin de répondre aux attentes des salariés ?

Dès le mois de mars 2020, nous avons pris les devants en mettant en place le dispositif d’activité partielle. Cependant maintenir le lien entre la direction et les équipes était nécessaire, nous avons donc établi des rituels de réunions régulières (“keep in touch”) car l’information et la communication interne étaient vitales en cette période de crise. Tous les leaders d’équipe avaient ainsi les informations régulières pour donner du sens à leurs talents (les équipes terrains, NDLR). A cela s’ajoute un contact très régulier, que ce soit en collectif ou en individuel avec chacun de nos talents.

Avec notre réseau social interne, nous avons gardé une  dynamique d’échanges avec des concours inter-équipe pour maintenir le lien, continuer à interagir et maintenir la motivation. Le but était d’avoir des rendez-vous et des informations très régulièrement. 

Avec les différentes périodes de confinement et de restrictions, notre activité a été extrêmement fluctuante et nous avons dû faire preuve de beaucoup d’agilité. Cela notamment pour préserver les équipes. Aussi, lors des périodes de très forte activité, les équipes de la maison de famille (nom utilisé pour évoquer le siège, NDLR) ont été mobilisées pour aider les équipes terrain à répondre aux attentes de nos clients. Chez Châteauform’ la contribution et l’esprit de famille font partie de nos valeurs et contribuent au bien-être de nos talents. 

Ces différentes périodes d’alternance entre arrêt d’activité et reprise intense nous ont permis de comprendre combien la forme physique des équipes sur le terrain était importante. Chouchouter les clients toute la journée, c’est du sport ! Alors pour aider les talents à entretenir leur santé physique même en période d’activité partielle, nous avons par exemple créé des challenges, avec une course aux kilomètres. Et plus récemment, nous avons décidé de nous inscrire à une course solidaire, pour mixer sport et solidarité. 

De plus, parce que nous ne vivons pas tous cette crise de la même manière et que la santé psychologique des talents est aussi très important et part intégrante de leur bien-être, nous avons une gestion des personnes au cas par cas : chaque leader accompagne son équipe en totale autonomie, cela permet d’être plus proche des attentes et de chacun. 

Enfin, nous avons aussi tenu à maintenir les salaires et à ne pas licencier. D’ailleurs, en prévision de la reprise, nous continuons à recruter !  

 

Comment avez-vous adapté l’organisation du travail ?

Cela nous a demandé beaucoup d’agilité ! Pour les fonctions supports, nous avons gardé un lieu de travail (qui plus est une maison de famille) où faire du présentiel. Néanmoins nous avons réaménagé l’espace, pour qu’il soit plus convivial, plus chaleureux, avec des espaces plus informels. Le but étant de donner l’envie de se retrouver. Cette période a, au final, renforcé l’envie d’avoir des moments de convivialité, de partage. 

Nous avons aussi mis en place une nouvelle charte télétravail, qui donne un cadre tout en laissant une liberté en fonction des nécessités. Comme je l’ai mentionné plus haut, les leaders ont toute autonomie dans la gestion de leur équipe. Donc nous sommes pour l’instant dans une volonté d’hybride : le présentiel comme pierre angulaire pour garder le lien, pour les fonctions supports et le télétravail comme clé d’organisation. Et pour les équipes  sur le terrain, nous portons une attention particulière à la sécurité et la santé. 

 

Vous avez des implantations dans d’autres pays. Comment cela s’est-il traduit à l’international ?

Au niveau de la communication interne, il n’y a pas eu de soucis, les outils numériques ont grandement facilité nos informations entre équipes, y compris internationales !

Les difficultés rencontrées étaient plutôt d’ordre administratif, car évidemment il y a des différences selon les pays mais nous avons fait en sorte de maintenir un maximum d’équité entre les talents. 

Par exemple en Espagne les talents n’avaient pas exactement les mêmes avantages qu’en France car les aides gouvernementales sont moins généreuses, et  pour aider nos talents face aux difficultés qu’ils pouvaient rencontrer, leurs leaders leur ont fourni des paniers de nourriture. 

Ce qui était essentiel, c’était la gestion sur le terrain, afin que toutes les équipes soient prises en compte. Donc être en lien régulier avec les leaders de nos différents pays d’implantation et leur laisser la possibilité d’adapter leur décision aux situations locales était essentiel.

 

Vous fournissez des services centrés autour du bien-être et du teambuilding à vos clients. Avez-vous observé des changements de comportements, de demandes ?

Dès que le présentiel était à nouveau possible, nos clients sont revenus d’eux-mêmes, et nous alternons des phases d’arrêt (du fait des contraintes sanitaires) et des phases de reprise forte. Cela confirme que les gens ont besoin de se réunir !

Evidemment les offres numériques ont été fortement développées. Ce qui nous a poussé à créer un format “plateau” (une partie événement en présentiel sur un plateau et le reste en visio), et beaucoup de formats hybrides. Désormais même en présentiel nous avons toujours une solution numérique…

Finalement, les possibilités numériques facilitent l’accès aux contenus à toutes les équipes, cela permet un accès des contenus au plus grand nombre. Mais le présentiel reste la norme, on sent une vraie demande de convivialité, les moments informels restent une attente forte pour nos clients. Même si le protocole sanitaire est évidemment entré en jeu !

Plus globalement nous pensons que les espaces de bureaux classiques vont sans doute diminuer, mais que les espaces d’échanges formels et informels vont se développer. C’est pourquoi nous avons développé l’offre “Châteauform at Home” ; grâce à laquelle nous sommes présents chez nos clients pour gérer leurs salles de réunion, leurs auditoriums et toute la partie séminaires au sein de leurs propres locaux.  

 

Avez-vous eu des retours des salariés depuis deux ans sur la gestion de cette période en interne ?

Chaque année depuis 2017 nous menons une grande enquête de satisfaction de nos talents. En 2020, le taux de satisfaction était de 96% ! Avant nous étions  plutôt de l’ordre de 79%. Et en 2021 la satisfaction est de 87%, soit 8 points de plus que les premières années de l’enquête. L’année passée ayant été une année exceptionnelle où nous avons concentré nos efforts envers nos Talents, et moins sur nos clients qui n’étaient pas présents.  

Notre culture humaniste fait notre force, et cela nous a permis de survivre. C’était en quelque sorte une période de test, et il me semble que l’on a réussi ! Il faut tenir à sa culture d’entreprise face à une crise et être droit dans ses bottes. Donner du sens et être transparent, savoir pourquoi on fait des choses dans cette période est très important ! 

A Châteauform nous parlons d’ailleurs de “H to H” plutôt que de “B to B” : c’est un élément clé de notre raison d’être : mettre l’humain au centre. Et en cette période c’est plus que jamais nécessaire !