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Que peut-on attendre de la COP26 ?

Rédigé par La rédaction du C3D, le 2 novembre 2021

Si Glasgow échoue, tout échoue“. C’est sur cette phrase qu’a conclu le Premier ministre britannique Boris Johnson au sommet du G20 à Rome. Une phrase, telle une injonction, qui cristallise les fortes attentes autour de la COP26 qui débute cette semaine en Écosse. 

Au total, 200 pays sont invités durant 15 jours à échanger, débattre, prendre des décisions, visant à accélérer la lutte contre le réchauffement climatique. Mais, six ans après l’accord de Paris lors de la COP21, que peut-on attendre de cette nouvelle COP ?

COP26 : quel bilan 6 ans après l’Accord de Paris ?

C’était en 2015 : les pays du monde entier signaient l’accord historique visant à lutter contre le changement climatique avec un objectif bien précis : maintenir l’élévation de la température sous la barre des 1,5 °C. Six ans plus tard, où en sommes-nous ? 

Adopté sur une base volontariste, le traité de l’Accord de Paris ne fixe ni engagements ni contraintes spécifiques. Les pays sont invités à se positionner d’eux-mêmes et à décider de leurs ambitions en toute autonomie. Dès lors, certains s’alarment de l’insuffisance de ces ambitions. L’ONU alertait ainsi en septembre sur le fait que la somme des contributions des 191 signataires menait à une augmentation de 16 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 2010, soulignant ainsi les politiques nationales trop timides.

Il faut cependant reconnaître une mise en mouvement non négligeable qui pourrait entraîner des actions plus efficaces à l’avenir. La portée symbolique des Accords de Paris a en effet joué un rôle important dans la prise de conscience globale, à la fois des acteurs privés et publics, de l’urgence climatique. 

Alors quels enjeux pour la COP26 ?

L’objectif de la COP26 n’est pas d’aboutir à un nouvel accord mais de revoir à la hausse les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. C’est le moment de faire le point sur l’ambition initialement formulée avant la COP21 et de rendre les Accords de Paris plus opérationnel. Cela repose notamment sur la mise à plat de certains points de blocage persistants depuis six ans. C’est par exemple le cas du sujet de la compensation carbone et plus précisément de la comptabilité des puits de carbone. 

Autre sujet clé : la finance climat implique, dans une optique de solidarité des pays du Nord vers ceux du Sud, le développement d’un fond afin de financer la transition climatique et énergétique des pays en voie de développement. Un projet abordé il y a plus de 10 ans et qui n’a malheureusement toujours pas atteint son objectif. D’autant que le sujet touche également au rapport de confiance qui peut se jouer entre les différents pays.

Enfin, les dirigeants sont également attendus sur le sujet de l’énergie. Pour viser la limitation du réchauffement climatique sous la barre des 1,5 °C, c’est tout le modèle énergétique du monde qu’il est nécessaire de repenser. Près de 90 pays viennent à ce titre de s’engager à réduire drastiquement leurs émissions de méthane, principal gaz à effet de serre après le dioxyde de carbone. 

De fortes attentes marquent le début de la COP26. Les dirigeants sont attendus sur plusieurs thèmes clés de la lutte contre le réchauffement climatique. Et pour cause, l’échec de ce rendez-vous constituerait une catastrophe pour le climat autant d’un point de vue symbolique que politique.