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Hausse de la prise en compte des achats responsables dans la stratégie RSE des entreprises : les membres du C3D s’impliquent

Rédigé par La rédaction du C3D, le 19 février 2020

L’observatoire des achats responsables dévoilait début février 2020 son baromètre 2020 (onzième édition) sur l’intérêt des organisations pour les achats responsables. Les résultats, plutôt encourageants, laissent apparaître une vive motivation du côté des entreprises qui ne s’accompagne pas toujours d’actions concrètes. 85 % des entreprises interrogées ont mis en place une politique d’Achats Responsables dont 11 % dans l’année écoulée. Il s’agit d’un engagement prenant peu à peu forme et faisant désormais partie intégrante des stratégies RSE. De nombreuses organisations membres du C3D ont totalement intégré cette responsabilité dans leur stratégie RSE. 

Des références pour les entreprises qui s’engagent dans les achats responsables

Les entreprises souhaitant faire un pas de plus dans leur engagement en intégrant des pratiques d’achats responsables à leur stratégie RSE disposent de modèles de cadrage pouvant provenir d’institutions telles que le Global Compact, les normes achats responsables ou encore la charte Relations Fournisseurs et Achats Responsables. Elles peuvent également s’appuyer sur leurs propres modèles, c’est-à-dire des chartes internes leur permettant de se cadrer en fonction d’objectifs inhérents à leur secteur. 

De nombreuses entreprises membres du C3D ont par exemple choisi de s’appuyer sur les normes ISO 20400 afin de construire et façonner leur stratégie. Ces dernières s’inscrivent dans le cadre de la norme 26000 et établissent des lignes directrices afin de guider les entreprises quant à la question des achats responsables. On y retrouve notamment des critères sociaux, sociétaux et environnementaux que plusieurs entreprises membres du C3D ont suivi tel que Legrand qui prend en compte ces recommandations dans l’élaboration de pratiques plus vertueuses. En effet, l’entreprise intègre le “coût du cycle de vie” dans ses décisions de façon globale. 

De la même façon, le Pacte Mondial des Nations Unies offre la possibilité aux entreprises de s’engager en respectant dix principes tournant autour des droits de l’Homme, des normes du travail, de l’environnement ou encore de la lutte contre la corruption. Le Pacte invite notamment la prise d’”initiatives tendant à promouvoir une plus grande responsabilité en matière d’environnement”. Les organisations adhérentes doivent attester du respect de ces points dans un rapport remis au Global Compact chaque année. 21 % des entreprises interrogées lors de l’enquête ont indiqué s’appuyer sur ce dernier afin d’établir leur plan d’actions. 

L’ensemble de ces normes a constitué une base permettant aux organisation de construire elles-mêmes leur propre guide adapté aux particularités de leur secteur ce qui leur permet de prendre en main l’évolution de leur engagement. C’est notamment le cas du groupe Alstom qui a créé le comité Railsponsible en partenariat avec la SNCF et d’autres entreprises ferroviaires afin d’améliorer les pratiques RSE de l’ensemble de la chaîne par une approche commune et la possibilité de collaborer en échangeant les bonnes pratiques. Du côté des achats responsables, les organisations du comité partagent la même plateforme d’évaluation des fournisseurs afin de mesurer les performances RSE sur la même base. L’Industrie chimique dispose elle aussi de lignes directrices propres à ses particularités réunies dans le Responsible Care, une charte mondiale développant un mode de production plus responsable en six points. France Chimie, membre du C3D, s’est engagée à mettre en oeuvre cette charte. Selon le baromètre 2020 de l’observatoire des achats responsables, 22 % des entreprises interrogées ont évoqué leur charte interne comme référence.

Formation et sensibilisation sont à la base des comportements responsables

De nombreuses entreprises ont compris l’importance de la sensibilisation aux enjeux des Achats Responsables au sein des équipes évoluant dans ce milieu. Ainsi, les programmes impliquent souvent la formation de ces acteurs. 

Il s’agit d’un volet pris très au sérieux par Legrand qui indique vouloir former 1 000 collaborateurs impliqués dans les décisions et processus achats à ces enjeux d’ici l’année prochaine. De la même façon, Alstom propose un programme de formation et de communication afin de développer une “culture durable en matière d’achats” (Site Alstom). Le groupe implique ainsi les collaborateurs et les fournisseurs mais également les directeurs des achats qui étaient 91 % à participer à une formation dédiée aux Achats Responsables en mars dernier. Le Groupe Michelin à quant à lui instauré la formation obligatoire des acheteurs sur ces enjeux. Air Liquide cherche également à déployer les bonnes pratiques d’achats responsables grâce à un réseau de correspondants servant de relais locaux à tous les niveaux. 

Le choix des fournisseurs est également un sujet crucial en matière d’achats responsables. Le Groupe Michelin fait par exemple appel à la plateforme EcoVadis afin de noter ses fournisseurs pour déterminer leur niveau d’engagement et accompagne les plus mal notés dans la construction d’un plan d’actions responsable. Legrand attend de ses fournisseurs une prise en compte global des standards de responsabilité sociale et environnementale dévoilés dans le Pacte Mondial. Il accompagne également les fournisseurs s’étant engagés dans un processus vertueux afin de développer au mieux leurs pratiques.

De multiples labels et prix pour récompenser les entreprises et leurs fournisseurs

Ces initiatives sont mises en avant et encouragées par la remise de différents Prix chaque année. Le trophée “Décisions d’Achats”, par le magazine Décision Achats et le Conseil National des Achats, récompense les organisations et met en lumière les initiatives inspirantes. La catégorie “RSE” couvre notamment les achats durables et responsables. Le Groupe Michelin a reçu le trophée d’or lors des Trophées Décision Achats de 2017.

Ecovadis organise un événement semblable. Air Liquide y a ainsi reçu le prix “Achats Responsables: Stakeholder Engagement” en 2018. Ce dernier distingue l’engagement des entreprises dans la conception et la construction de meilleures pratiques et de programmes d’achats durables. L’entreprise a d’ailleurs mis en place une catégorie “Achats Responsables” dans ses “Trophées des Achats Air Liquide” afin de promouvoir les initiatives les plus vertueuses du domaine au sein du groupe.

L’existence d’un label dédié permet également de donner de la profondeur aux engagements des entreprises. Le Label Relations Fournisseurs & Achats Responsables est le premier label des Pouvoirs Publics en la matière. Nous comptons à ce jour 47 entreprises ayant obtenu ce label, dont ADP, Enedis, Groupe Michelin, RTE, SNCF réseaux, Legrand, EDF, Groupe Pierre & Vacances – Center Parc… faisant partie du C3D. 

Les possibilités d’actions ouvertes par les références tels que les Normes ISO 20400 ou bien le Pacte Mondial permettent de guider les entreprises vers des plans d’actions plus engageants concernant les Achats Responsables. À elles de se mobiliser par la suite afin d’adapter ces lignes directrices à leur propre secteur en développant des outils de contrôle et de diagnostic précis.