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Tourisme durable : le secteur doit se réinventer

Rédigé par La rédaction du C3D, le 7 septembre 2021

Véritable pilier de l’économie française, le tourisme représente 7,4 % du PIB du pays grâce à ses 89,3 millions de visiteurs internationaux (en 2018) et se classe ainsi comme première destination touristique au monde. Ce secteur génère cependant 11 % des émissions de gaz à effet de serre de la France. En cause : les transports, en grande partie avec l’avion, ainsi que l’hébergement, l’achat de bien touristique ou encore la restauration. 

Malmené depuis plus d’un an aujourd’hui à cause de la pandémie de la Covid19, le tourisme est à un tournant. Pour survivre dans une société en pleine prise de conscience de l’urgence écologique, le secteur doit se réinventer. 

Pourquoi se tourner vers un tourisme durable ?

Le tourisme durable est défini par l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) comme “un tourisme prenant en compte ses impacts économiques, sociaux et environnementaux en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement, et des communautés d’accueil”. Ce tourisme s’appuie notamment sur des modes de déplacement, de production et de consommation écoresponsables. Il agit par exemple sur la protection des écosystèmes et ressources d’un territoire ainsi que sur le développement économique équitable local en agissant sur les populations notamment. 

Se tourner vers un tourisme durable implique de repenser l’ensemble des activités et ne peut pas uniquement se rapporter au recyclage ou au choix d’une énergie renouvelable.  Les pistes d’action portent par exemple sur la rénovation énergétique des bâtiments, l’utilisation de moyens de transports bas carbone ou encore le développement de repas végétariens. De façon globale, il s’agit de miser sur la sobriété du voyage

La démarche demande donc du temps et des ressources, mais elle s’avère bénéfique pour l’entreprise dans la mesure où elle répond à de nouvelles exigences des consommateurs. Selon un sondage Ifop publié en mars 2021, 44 % des Français se disent en effet prêts à payer plus cher leur séjour afin de voyager de manière responsable et respectueuse de l’environnement. 80 % des répondants estiment que c’est avant tout aux professionnels du tourisme de s’occuper de la réduction des impacts de leurs activités sur l’environnement. Il en va donc potentiellement de la survie du secteur.

Le tourisme de proximité pour répondre à l’urgence écologique

Cet été, les Français ont été nombreux à privilégier la France comme destination de vacances. 85 % des Français qui sont partis en vacances sont restés en France cette année. Si le tourisme de proximité s’est particulièrement développé en raison des risques liés à la pandémie, il répond également à la prise de conscience écologique grandissante que l’on perçoit chez les consommateurs. Calanques de Marseille, Île de Porquerolles, falaises d’Étretat… certains sites ont même été contraints de restreindre l’afflux de visiteurs.

Ce tourisme de proximité, ultra-local, implique de voyager moins loin et de mieux considérer les régions proches, d’apprendre à (re)découvrir les territoires environnants et le terroir. Privilégier ces destinations permet de réduire l’impact environnemental du tourisme car cela offre par exemple la possibilité de choisir le train au détriment de l’avion ou encore les mobilités douces telles que le vélo. 

Le tourisme durable, en plus de répondre aux exigences sociales et sociétales, s’adapte aux nouvelles attentes des consommateurs. Il constitue une expérience enrichissante pour les touristes puisqu’il replace l’humain au cœur de de la destination. Pour organiser un séjour plus respectueux de la planète et des hommes, il est possible de suivre les recommandations de l’Ademe et de se fier aux labels existants