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Réinventons les modèles d’affaires
Épuisement des ressources, pénuries de matières premières, phénomènes météorologiques extrêmes… les conséquences du réchauffement climatique causées par les modes de vie, de production, de consommation ne peuvent être ignorées par les entreprises dans la mesure où elles vont impactées grandement leur pérennité.
L’urgence est à la lutte contre le dérèglement climatique, en repensant les activités et modes de production des entreprises, mais aussi à l’adaptation. Mais alors comment réduire son impact négatif, générer un impact positif, tout en demeurant rentable ? De plus en plus, des modèles d’affaires innovants se développent et les entreprises s’en emparent afin de répondre à ce double défi.
Des modèles économiques alternatifs
Si les entreprises intègrent aujourd’hui de plus en plus pleinement les enjeux de responsabilité environnementale et sociale qui leur incombent à leurs activités, il semblerait qu’elles peinent malgré tout à passer de la logique de responsabilité à celle de contribution. Car l’objectif de la responsabilité repose en partie sur le fait de tendre petit à petit (mais pas trop) vers la production de biens et services qui viennent contribuer au bien commun. L’entreprise contributive est une entreprise dont le modèle d’affaires repose sur le partage, la réparation, la réutilisation permettant ainsi de préserver les ressources et de favoriser un mode de consommation soutenable.
Plusieurs économies alternatives se développent aujourd’hui en parallèle en réponse à ces enjeux. L’économie circulaire, par exemple, vise à maximiser l’utilisation des ressources et à minimiser les déchets, en favorisant la réutilisation, la réparation, le recyclage et la régénération des matériaux et des produits. Elle s’oppose ainsi au modèle économique linéaire traditionnel qui consiste à extraire des matières premières, à produire des biens, à les consommer et à les jeter.
L’économie circulaire repose ainsi sur trois principes fondamentaux : la conception de produits durables et réutilisables, la réutilisation et le recyclage des matières premières et des produits en fin de vie, et l’optimisation de l’utilisation des ressources naturelles. Elle implique une collaboration entre les différents acteurs de la chaîne de valeur, de la conception des produits à la gestion des déchets, en passant par la production, la distribution et la consommation.
L’économie de la fonctionnalité, quant à elle, se base non plus sur la vente d’un produit mais sur la vente de son usage. Ce modèle économique dépasse la notion de priorité et se reconnecte au besoin du consommateur en lui fournissant des solutions durables. Les entreprises cherchent alors à maximiser la valeur pour le client tout en minimisant leur impact environnemental et en optimisant l’utilisation des ressources. L’économie de la fonctionnalité peut également être bénéfique pour les entreprises, qui peuvent réduire leurs coûts en optimisant l’utilisation des ressources et en améliorant leur efficacité opérationnelle.
L’économie collaborative, également appelée économie du partage, est un modèle économique qui permet à des individus ou des entreprises de partager des biens, des services ou des connaissances avec d’autres personnes, avec ou sans échanges monétaires, souvent à travers une plateforme en ligne. Les ressources sont alors utilisées de manière plus efficace car plusieurs personnes peuvent utiliser le même bien ou service. L’économie collaborative peut prendre de nombreuses formes, telles que le covoiturage, la location de logements ou d’objets, le partage de compétences ou de connaissances, ou encore le financement participatif.
Des entreprises qui bouleversent leur modèle d’affaires
C’est dans ses décisions et trajectoires que l’entreprise doit penser une nouvelle façon de produire, de se financer, de se développer : que ce soit dans la conception de nouvelles offres, dans la façon dont elles sont fabriquées, dans leur mise à disposition, les entreprises ont beaucoup d’opportunités et certaines les ont déjà saisies.
Location, réparation, reconditionnement, voire même système d’abonnement… En tournant son modèle d’affaire vers le partage et non plus la distribution, Decathlon prouve par exemple qu’une voie alternative est possible. De plus, cette voie s’avère rentable et permet de fidéliser la clientèle. Le groupe Michelin a quant à lui choisi de gérer entièrement la maintenance des pneus qu’il fournit aux utilisateurs de poids lourds afin de les faire durer un maximum dans le temps. Elle commercialise donc des kilomètres parcourus et non plus des produits en tant que tels.
Dans ces différents contextes, les interactions avec les parties prenantes évoluent. Le consommateur, par exemple, n’est plus seulement consommateur mais peut devenir co-concepteur ou réparateur de l’offre de l’entreprise.
Ces modèles ont pour objectif central de redéfinir ce qui a de la valeur et permettent de valoriser des modes de consommation environnementalement, socialement et économiquement vertueux. C’est à l’entreprise d’amorcer cette transition vers de nouvelles offres et au consommateur de s’emparer de ces opportunités de consommer moins mais mieux.