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Portrait de nouvelle administratrice C3D – Adrienne HOREL-PAGES, Directrice de l’engagement citoyen chez La Banque Postale

Rédigé par La rédaction du C3D, le 25 septembre 2023

Plongez dans l’univers de la finance responsable en découvrant le portrait de Adrienne HOREL-PAGES, Directrice de l’engagement citoyen chez La Banque Postale, et nouvelle administratrice C3D.

 

Quelques mots sur votre parcours ?

J’ai à l’origine une casquette de financière ! J’ai une dizaine d’années derrière moi dans la gestion d’actifs. J’ai débuté ma carrière en 2007 à Londres chez Goldman Sachs Asset Management puis j’ai rejoint la Financière de la Cité, société de gestion spécialisée dans la sélection de valeurs. En 2014, j’ai participé à la création et au développement d’une nouvelle société de gestion, Vestathena. Pour finir j’ai rejoint l’AMF en 2017 à la Direction de la Régulation et des Affaires Internationales dans l’équipe chargée de produire et négocier les textes réglementaires de la gestion d’actifs au niveau européen. 

Arrivée en 2019 chez La Banque Postale Asset Management, j’y ai piloté le projet de transformation de la société de gestion en 100% ISR. Je suis devenue en novembre 2020 Directrice Engagement Durable, RSE et Communication et membre du Comité Exécutif de LBPAM avant de rejoindre le groupe La Banque Postale en avril 2021 en tant que Directrice de l’engagement citoyen.

 

Votre rôle et vos missions quotidiennes dans votre entreprise ?

Je suis en charge de définir la stratégie de finance durable du groupe, de piloter sa mise en œuvre par tous les métiers et les filiales du groupe, et d’animer la stratégie d’engagement citoyen de la banque sous toutes ses dimensions, et auprès de toutes ses parties prenantes.

Mon équipe à quatre grands rôles : 

– un rôle d’innovation et transformation de l’offre bancaire pour financer la transition, avec définition de principes directeurs

– définir l’engagement de la banque en tant qu’entreprise pour financer l’économie et privilégier certains secteurs pour la décarbonation

– l’engagement des collaborateurs avec le plan de formation, et la fondation” L’Envol”

– la représentation de la Banque Postale en tant qu’acteur pionnier de la finance durable dans l’écosystème de nos parties prenantes

Notre objectif est de transformer le modèle de la banque à travers la culture de l’impact !

 

Qu’est-ce qui a provoqué votre déclic climatique / RSE ?

En 2017, je ne souhaitais plus être gérante d’actif, donc je suis passée du côté du régulateur, où j’ai découvert l’aspect législatif. C’était les prémices de la définition de l’Investissement Socialement Responsable et cela m’a fortement interpellée. 

Puis il y a eu le plan d’action de la commission européenne sur la finance durable, la taxonomie… C’était un environnement passionnant, avec un côté pragmatique et la nécessité de faire parler deux mondes différents, celui du financier et celui de l’extra-financier.

Cela m’a donc donné au fur et à mesure une prise de conscience des enjeux climatiques, concrétisée ensuite au sein du groupe La Banque Postale. 

 

Si vous ne deviez retenir qu’une seule bonne pratique pour illustrer votre engagement, ce serait laquelle ?

L’importance du renoncement !  Comprendre qu’il faut parfois stopper certaines choses, même si cela peut être dur.

Pour nous par exemple cela signifie stopper le financement des énergies fossiles et plus largement définir des principes transparents pour le financement des différents secteurs, en cherchant un consensus avec nos parties prenantes mais aussi en traçant des limites. 

 

La solution ou la personnalité qui vous inspire le plus ? 

Tous les écosystèmes où on cherche à fédérer et partager les bonnes pratiques (comme le C3D !); Je fais aussi partie du comité de pilotage de la Net Zero Banking Alliance ; la Communauté des entreprises à mission est aussi un bon soutien.

Cela permet de mettre en perspective nos enjeux au sein du secteur, ou même de se faire rencontrer des industries différentes qui enrichissent le débat.

 

Si vous deviez inciter un dirigeant d’entreprise à faire de la RSE, que lui diriez-vous ?

En réalité je ne parlerais pas de RSE ! Je parlerais plutôt de transformation et de durabilité, de soutenabilité, rappeler qu’il s’agit d’un enjeu de pérennité des modèles d’affaires.

Mais aussi une opportunité d’innovation formidable pour anticiper les évolutions de la demande et celles réglementaires. Pour moi le terme de transformation matérialise le mieux ce rôle de la RSE.

 

En tant que nouvelle administratrice du C3D, que souhaitez vous apporter au réseau ? Comment le voyez-vous dans quelques années ?

Je pense que ma casquette de financière est légitime pour aider à accompagner sur ces enjeux, en particulier le gros enjeux de nos métiers que sera la mise en œuvre de la CSRD, avec un travail étroit entre les Directions Développement Durable et les Directions financières.

Pour la vie du C3D en général, je souhaiterais peut-être plus d’occasions de se rencontrer, notamment pour échanger en comités plus restreints.