4 BOOK CLIMAT DU C3D aussi d'adaptation à ce dernier. Les entreprises et organisations avaient également la possibilité de détailler une ou plusieurs de leurs actions phares dans ce domaine. 56 membres ont répondu à cette sollicitation, dont 55 en fournissant une « fiche climat » et 21 en décrivant une ou des action(s) phare(s). Ce sont des organisations de taille variable, dont 12 au CAC40 et à l'autre bout du spectre, 2 PME, 1 TPE et un écosystème de petites ou très petites entreprises, dans 22 secteurs différents. Le C3D m'a sollicité pour réaliser avec l'aide de collaborateurs de Carbone 4 pour faire une synthèse de ces fiches et actions, en les mettant en perspective par rapport aux efforts nécessaires pour suivre la trajectoire de l'augmentation moyenne de 2°C de la température du globe à la fin du XXIème siècle. À ce stade, il n'est pas possible d'affirmer qu'une politique d'entreprise l'amène sur une trajectoire « 2°C ». Il faut se limiter à raisonner par comparaison avec les meilleures pratiques du secteur. L'analyse faite ici est bien entendu qualitative et comporte une marge d'appréciation. Commentaire général Les organisations du C3D ont répondu globalement avec sérieux au questionnaire et les informations qu'elles ont communiquées recoupent évidemment les informations de leurs rapports développement durable ou RSE ou des réponses aux questionnaires de type Carbon Disclosure Project (CDP). Dans notre perception des enjeux de la transition énergétique, plus des deux tiers de ces organisations appartiennent à des secteurs à forts enjeux (27% d'industries intensives en énergie, 4% dans le secteur énergétique, 23% fournisseurs de solutions d'efficacité énergétique, 16% dans le secteur financier). Ce sont donc ces organisations qui doivent apporter le plus de soin au traitement du sujet du climat. Je me permets d'attirer l'attention sur le fait que les organisations ayant répondu semblent, dans leur grande majorité, encore peu sensibles à la nécessaire adaptation au changement climatique, qui est pour sa part fatale (l'augmentation de la température à ce jour est déjà de 0,85°C par rapport au siècle dernier et elle augmentera encore, quels que soient les efforts faits). Seules cinq d'entre elles évoquent des pistes d'actions concrètes, et une seule affirme s'est lancée dans une démarche structurée. Concernant l'atténuation du changement climatique, une moitié des organisations se donne des objectifs chiffrés, ce qui est une condition absolument indispensable à la crédibilité et au suivi des engagements pris, ce d'autant que tous les acteurs disposent dans ce domaine d'une métrique reconnue mondialement (PRG4 des GES). Ces objectifs concernent très majoritairement le coeur de métier de l'organisation, indice que l'heure du « green washing » est passée. Il y a encore quelques années, les entreprises se limitaient à des actions dites symboliques (mise en place de gobelets recyclables, limitation de la consommation de papier…) mais qui n'avaient aucun impact significatif et aucun effet d'entraînement. Aujourd'hui le défi, qui s'adresse à toutes les organisations, est bien de faire rentrer les enjeux du changement climatique dans les décisions opérationnelles et dans l'activité économique de l'organisation. Une moitié de ces objectifs vise un effet chez les clients, ce qui dénote la compréhension de la dynamique à mettre en place : certaines organisations auront en effet plus d'impact par leur action chez les clients que dans leur strict domaine de responsabilité. C'est évidemment le cas des entreprises qui fournissent des solutions d'efficacité énergétique ; c'est aussi celui des organisations pour lesquelles le gros du bilan carbone (scope 3) provient des émissions liées à l'utilisation des produits ou services vendus. Le niveau d'ambition visé est assez hétérogène, mais on peut estimer à deux tiers des organisations ayant des objectifs chiffrés la proportion d'entre elles ayant un niveau d'ambition convaincant. Concernant les actions phares pour lesquelles le C3D a demandé un focus particulier, un tiers des organisations en ont fait état. Elles sont toutes, à nos yeux, pertinentes et significatives, globalement chiffrées ; plus de la moitié d'entre elles porte sur des actions d'efficacité énergétique, un tiers sur le développement des énergies renouvelables et le reste sur des actions spécifiques (substitution des gaz fluorés, captage et stockage du CO2). Nous retrouvons là les grands leviers macro-économiques de la lutte contre le changement climatique tels que le montrent les rapports de l'Agence Internationale de l'Energie. 4 Pouvoir de réchauffement global