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Retour sur la soirée prospective “L’océan à l’épreuve du climat”

Rédigé par La rédaction du C3D, le 23 novembre 2015

Le lundi 16 Novembre 2015, Hélène Valade, Présidente du C3D était aux cotés de Christian Buchet, directeur du centre d’études et de recherche de la mer, de Catherine Chabaud, navigatrice et journaliste, et de Nicolas Imbert, directeur exécutif de Green Cross France et Territoires, pour présenter la thématique de l’océan et les enjeux qui l’entourent  lors d’une soirée prospective du C3D.

Hélène Valade, directrice du développement durable chez Suez environnement, animait la table-ronde en tant que présidente du C3D. Elle a commencé en insistant sur le fait que l’océan est un sujet enthousiasmant qui ouvre de nouvelles frontières pour le 21ème siècle. Mais elle a rappelé que la mise en valeur des océans doit aussi passer par leur protection.

C_Buchet

Christian Buchet, Directeur du Centre d’études et de recherche de la mer de l’Institut catholique de Paris, Président du Conseil scientifique d’Océanides (bioa ensuite pris la parole en affirmant que la date la plus importante de l’Histoire de France n’est pas 1515, mais 1994 avec la mise en place des accords de Montego Bay qui ont fait de la France le deuxième espace maritime mondial. L’océan est pour lui une chance de dynamiser le développement économique français, dans le respect de l’environnement bien sûr ; même si les politiques ne considèrent les océans que comme une simple étendue d’eau. Il a notamment évoqué l’opportunité que les océans représentent dans le domaine des énergies renouvelables : éoliennes, hydroliennes et l’énergie thermique des mers (ETM), qui permet de produire de l’énergie grâce à l’important différentiel de températures entre les courants marins. Dans le secteur de la santé aussi, les océans représentent un potentiel capable de fournir de nouvelles molécules pour soigner par exemple le sida ou le cancer. Finalement, il a insisté sur le fait de lancer une politique maritime en France qui permette d’augmenter la compétitivité. Notamment, le transport en bateau coûte moins cher, pollue moins, car il émet moins de CO2, diminue la mortalité liée aux accidents de la route.

C_Chabaud

Catherine Chabaud, Présidente Innovations Bleues et rapporteure sur l’avis “Quels moyens et quelle gouvernance pour une gestions durable des océans” du C3D (bio), a présenté son parcours et comment son métier de reporter et sa passion pour la mer l’ont poussée à devenir navigatrice. Durant ses expéditions sur l’état des mers, l’abondance des macros déchets l’a convaincue de la nécessité de préserver les océans. Avec l’association Innovations Bleues, elle fait la promotion d’un développement durable des activités maritimes, par la sensibilisation des différents acteurs. Avec le voilier du futur, elle a effectué un tour de France des solutions, et la plateforme Océan et climat de son association travaille pour faire entendre la voix des océans dans les négociations climatiques. Elle plaide pour la création d’un accord mondial concernant la gestion des hautes mers, ainsi que la création d’une organisation mondiale des océans, pour une gouvernance mondiale et une gestion durable des océans.

N_Imbert

Nicolas Imbert, Directeur exécutif de Green Croos France et Territoires (bio),  a rappelé, suite aux évènements tragiques du Vendredi 13 Novembre, le lien important entre climat et paix. Par exemple, de nombreux conflits existent déjà et vont naître pour des questions d’accès à l’eau. Il a aussi évoqué le groupe de travail sur l’économie circulaire et les océans créé par Green Cross, qui a pour mission de réfléchir sur les solutions pour une meilleure gestion des océans. Green Cross a rédigé une déclaration : ParisCilmat2015-OBJECTIFOCEAN, qui propose 18 solutions, divisées en 4 thématiques : la gestion harmonisée des activités littorales, alimentation et santé des Océans et des Hommes, le transport et le navire du futur et la sécurité et la surveillance pour le développement durable. Nicolas Imbert a fait part de son constat d’absence de coopération entre les différents acteurs français concernés, alors qu’une base globale est nécessaire. C’est pourquoi en Janvier 2016 sera lancée une base en « Open Data », afin que tous les acteurs puissent accéder aux données disponibles sur les océans. Il a aussi insisté sur l’importance des petits gestes comme par exemple, le recyclage des filets de pêche. En conclusion, il a rappelé l’enjeu majeur que constitue la question des pôles, lorsqu’on parle des océans.