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Les 8 incontournables du Bonheur au Travail avec Jean-Michel MÉPUIS, membre du C3D

Rédigé par La rédaction du C3D, le 24 octobre 2016

La 10ème édition du « World Forum For a Responsible Economy » a eu lieu du 10 au 14 octobre 2016 dans 5 villes françaises. A cette occasion, Jean-Michel MÉPUIS, Directeur du Développement Durable et de la RSE du Groupe Société Générale et membre du C3D, a endossé le rôle de modérateur lors de la conférence « Le bonheur au travail, facteur de performance ? », aux côtés de Salvatore CURABA (président fondateur de EASI), Jean DUFOREST (président de la communauté du Groupe ÏDKIDS) et Julian TROIAN (HR and Chief Happiness officer d’Etix Everywhere).

Cette conférence a été l’occasion de revenir sur les conclusions d’un an de réflexion pour le groupe de travail « Bonheur au Travail », piloté par Jean-Michel MÉPUIS depuis son lancement en septembre 2015.

Composé d’une quinzaine de membres, ce groupe de travail s’est réuni tous les 2 mois depuis un an afin d’évoquer les différents enjeux du bonheur au travail. Lors de ces réunions, 8 composantes incontournables du « Bonheur au Travail » ont été déterminées, permettant de tendre vers le bien-être des employés.

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Chaque réunion a été l’occasion de réfléchir autour d’un ou plusieurs de ces composantes, au travers de la prise de parole d’experts et intervenants externes venus partager leur vision du bonheur au travail.

Retour sur ces 8 composantes ayant pour point commun de permettre une hausse de la performance de l’entreprise, notamment en matière d’attractivité, de fidélisation, de qualité du travail et d’engagement.

1) Assurer l’équilibre des temps de vie

 L’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est une condition sine qua non du bonheur au travail.
 Il est le reflet que les salariés sont considérés comme des personnes en totalité, sans les scinder en parties pour ne voir que « le coté travail ».

Selon l’enquête « Féminin by Société Générale » (novembre 2014) présentée par Mme Valerie Goutard, 98% des personnes estiment que l’entreprise a un rôle à jouer pour favoriser cet équilibre des temps de vie. Grâce au télétravail, à la flexibilité des horaires, à l’aménagement du temps de travail… l’entreprise peut faciliter cet équilibre, avec à la clé des collaborateurs plus épanouis et une meilleure performance.

Selon M. Matthieu DARDAILLON, cofondateur de Ticket for Change, l’entreprise doit répondre au « besoin de rythme et de vitesse » de la génération Y.

2) Faciliter / améliorer la vie au quotidien

Certaines entreprises vont plus loin en proposant à leurs salariés des avantages et innovations pour simplifier leur quotidien.

Ces entreprises ont ainsi un impact sur la vie personnelle de leurs salariés en leur proposant des services (parking gratuit pour Renault en Colombie, création de « Campus » pour loger les salariés pour Davidson, etc.). 

3) Donner du sens au travail sur la base de valeurs partagées

La recherche de sens est aujourd’hui une véritable attente pour de nombreux collaborateurs, notamment au sein des générations Y. Le sens est facteur de motivation, d’engagement et peut contribuer à la satisfaction d’un salarié. Il joue également sur l’attractivité des entreprises et la fidélisation des collaborateurs.

4) Manager autrement

Les nouveaux modes de management participent au bonheur au travail via différentes innovations managériales.

Ces managers d’un « genre nouveau » sont vigilants à :

  • s’appuyer sur les forces de leurs collaborateurs et donner du sens au travail ;
  • se remettre en cause, s’entourer et s’appuyer sur des communautés ou pairs ;
  • construire un climat de confiance par la reconnaissance et la transparence ;
  • favoriser le dialogue et la proximité, développer l’esprit d’appartenance ;
  • encourager la diversité, l’égalité hommes/femmes, les initiatives entrepreneuriales, etc.

Bertrand BAILLY, cofondateur de Davidson, a présenté un réseau social interne permettant aux collaborateurs d’indiquer leur humeur au travail et la qualité de leur relation avec leur manager. Mme Alexandra HONG, en charge de l’expérience salariée pour le groupe Orange, a, quant à elle, évoqué la mise en place de groupes de paroles et d’échanges entre pairs.

5) S’appuyer sur les communautés et encourager la coopération

L’appartenance à une communauté en lien avec l’entreprise est un facteur important pour les salariés. Fondement de l’intelligence collective et du « contrat social » qui lie l’entreprise et le salarié, la communauté permet la coopération entre individus, au sein de groupes d’individus ou encore entre l’entreprise et la personne.

D’après M. Marc LAUNAY, chez Renault Colombie, des programmes de bien-être pour les employés et leurs familles sont régulièrement organisés : prêts, tournois de sport, journées portes ouvertes aux familles, réunions des couples, école des parents…

6) Écouter, mesurer et piloter

La connaissance et la mesure de l’humeur, du moral ou du bien-être des collaborateurs sont devenues des composantes essentielles à un management moderne. Se doter d’indicateurs permettant de « sentir » si les collaborateurs sont bien dans leur fonction est aujourd’hui un impératif, sous peine de laisser survenir des crises.

Thierry CHALUMEAU, Directeur adjoint d’Opinion Way, évoque l’outil Team-Metrics : « Team-Metrics est un outil de mesure en ligne qui se veut simple, avec des questions prédéfinies et fermées. Rapide, un salarié y répond en une quinzaine de minutes et il va renseigner 40 indicateurs qui se répartissent dans 5 grands thèmes : la satisfaction au travail, les relations managériales, le stress et les risques psycho-sociaux, la communication interne, les perspectives et la confiance des collaborateurs. TEAM-metrics se veut aussi un outil opérationnel dans le sens où il doit permettre d’identifier des leviers de progression, de maîtriser le climat social et de mettre en place si besoin des mesures correctives. »

7) Innover

La capacité à apporter des innovations au quotidien ou le fait d’appartenir à une entreprise innovante donne du sens aux collaborateurs et le sentiment d’être utile. C’est l’attente exprimée par la génération Y, mais aussi par l’ensemble des collaborateurs qui souhaitent s’investir dans des projets innovants et structurants.

Selon M. Matthieu DARDAILLON, cofondateur de Ticket for Change,
 « La génération Y représente 40 % des actifs aujourd’hui, ces jeunes se caractérisent par l’envie de faire bouger les lignes, d’avoir une utilité. Cette génération est un terreau fertile pour l’innovation. »

Selon M. Olivier MAUREL, Directeur de l’Open Innovation chez Danone et co‐fondateur de TEDxRepubliqueSquare, « l’objectif de l’innovation ouverte est de mettre plus de collaboratif au centre de l’innovation. Ce qui suppose de transformer l’entreprise avec l’extérieur. Il faut créer les conditions pour favoriser cette innovation par tous en utilisant des nouveaux modèles de management, des programmes intergénérationnels, des programmes d’innovation. »

La juxtaposition des termes « bonheur » et « travail » peut sembler provocatrice. Pourtant, l’ensemble des intervenants (au cours des réunions du groupe de travail ou lors du World Forum Lille) sont favorables au déploiement du bonheur en entreprise. Selon M. Salvatore CURABA (EASI), nous arrivons aujourd’hui à une « inversion de proposition » : la finalité de l’entreprise n’est plus de gagner de l’argent mais de s’assurer du bonheur de ses employés. La raison de cette évolution est simple : quand un employé est heureux, il est au meilleur de sa performance et contribue au bon développement de l’entreprise !